
“L’insanité qui ose nous faire la morale dénonce son propre mal visible” (Hella Ahmed, 2023). Profils d’ombres et de lumières, 2022.
(Par Hella Ahmed) Les gens sont parfois impressionnés ou intimidés à tort par le concept de « vulnérabilité », pensant que le fait d’en faire l’expérience les transformera en un livre ouvert, sachant que tout ce que vous divulguez peut être utilisé contre vous si vous vous confiez à la mauvaise personne ou que vous vous donnez trop au public aussi bien en tant que vedette que simple être human ordinaire. Ce serait un peu comme atteindre un point de non-retour, devenir à jamais transparent. L’intimité peut par conséquent se présenter en fardeau à porter. La porte de la proximité et du partage excessif étant à présent grande ouverte, fixer des limites se transforme en combat périlleux si vous avez vous-même effacé vos contours. En fait, tout ce « mauvais » en rapport à la vulnérabilité peut malheureusement vraiment se produire si vous avez mal cerné le concept.
Le « soi » gonflé
Ceux qui deviennent obsédés par l’Autre, qui peut bien entendu et la majorité du temps représenter une ou des personnes précises, et le demeurent même si les cibles verbalisent leurs inconforts quant à cette attitude et souhaitent clairement garder leurs distances, continueront malheureusement à l’être. Leur conviction relève quasiment du délire lorsque l’égo démesuré se trouve en détresse et cherche à se rassurer. Leur comportement est en fait un « comportement d’agression » qu’ils s’imaginent justifié, ils présentent des traits de personnalité problématiques tels que: un sentiment de grandiosité, de la rigidité et la recherche d’un plaisir pervers (le plaisir qui s’obtient par des chemins malsains tels que l‘intrusion et le harcèlement moral qui agressent).
La plupart des personnes qui persistent dans cette mission qui ne fait de sens que pour eux et leurs suiveurs (certains totalement ignorants de la réalité des agressions et obsessions, d’autres partageant une hostilité semblable, portés par le même désir de heurter pour ressentir du plaisir) sont encouragés à persister dans leurs arrogance et méfaits par des gens de leur entourage réel composé de connaissances proches ainsi que par des présences qui font partie de leur cercle virtuel composé de fidèles vivant dans ce royaume de la réalité déformée.
Les réseaux sociaux ont porté les gens avec cette tendance, ou ce besoin malsain d’être à tout prix glorifié, à plus facilement se sentir comme des dieux qui comblent le vide de leurs quotidiens avec des divagations proclamées « paroles sages ». Certaines célébrités en perdent la tête à nourrir des illusions à propager, elles en oublient d’apprécier leur véritable expérience charnelle sur terre: la vraie vie!
Un spectacle désolant
Des personnalités publiques sans grand poids, parfois même des utilisateurs inintéressants au plan de ce qu’ils apportent comme savoir réel dans un champ ou un autre de leur supposée « spécialisation », avec beaucoup ou peu d’adeptes, peuvent passer d’une estime de soi consolidée par l’attention et la visibilité à un sentiment de grandiosité les portant à s’imaginer en droit de contrôler les autres. Le fait que ces individus à l’égo démesuré puissent obtenir le soutien d’autres égocentriques assoiffés de pouvoir rend leur désordre mental difficile à concevoir comme en étant un, par eux-mêmes et par leurs amis, mais de l’extérieur, nous pouvons assez bien constater le trouble persistant. Ils vivent ainsi dans une bulle, entre eux, tout en osant vouloir s’imposer aux autres comme étant les décideurs d’une conformité à suivre qu’ils auraient comme prérogative de structurer selon leurs besoins personnels et leurs humeurs existentielles.
Grand malheur, beaucoup de ces gens se disent être en affaires ou se présentent en tant que conseillers en affaires alors qu’ils sont coupés de la réalité. Ils se permettent de discourir au sujet de leur violence en la qualifiant de simple intransigeance face à un affreux mal contemporain qui ne les concernerait pas personnellement, alors que leurs attitudes en constituent les fondations. Ils (se délirent) donc la mission supposément « sincère » de réglementer la réalité pour tous. Leur monde intérieur étoffé de jugements de valeur et de morale d’occasion nous concerne-t-il vraiment? Ou à ce point? Absolument pas, mais ils n’en conviennent pas. Quand on ne peut rien y changer, il est plus sain de laisser ces personnages parler dans le vent et de se concentrer plutôt sur l’intéressant ailleurs, afin de vaquer à profiter de la vie tant que cela reste possible et continuer à viser le progrès de toutes les bonnes manières.
Leur image de soi gonflée altère leur perception de la réalité et cela peut être dangereux pour ceux qui subissent les conséquences de cette arrogance décomplexée qui se dit dénoncer « le mauvais », alors qu’elle n’est que symptomatique d’une rage contre ce qui ne conforte pas ce mal de vivre de la suprématie imaginaire. Ils dérangent activement ceux qu’ils envient, de purs étrangers aussi, pour se sentir adulés envers et contre tout, comme des marionettes vides de sens et pleines de rancœur. Lorsqu’ils se rendent compte de leur petite importance dans le monde, de l’ordinaire de ce qu’ils sont, ils se mettent en scène dans un théâtre poussiéreux, abandonné, pour faire d’un lugubre spectacle répétitif une illusion acclamée par des somnambules. Malheureusement, dans le milieu du soin, certains épouvantails donnent des conseils en santé mentale alors qu’ils sont incompétents, le raisonnement circulaire étant une soupape, ils nous soûlent avec du bidon à étaler sans fin.
Vulnérabilité et vulnérabilité
Des jeux virtuels aux gains imaginaires et de petites montées de dopamine sont les carburants de personnes qui s’ennuient et qui n’aiment pas leurs vraies vies. Ils sont nombreux à se désintéresser du « réel » pour démontrer « virtuellement » que leurs existences sont spectaculaires et qu’elles peuvent susciter l’envie des spectateurs, surtout ceux qui les obsèdent, ceux qui ont accompli ce qu’ils auraient eux-mêmes voulu avoir réussi. Et pourtant, ils traversent tous ces événements minutieusement programmés pour épater bien insatisfaits, prenant compulsivement des photographies pour se montrer pendant qu’ils rêvent au fond, désespérément, d’un autre destin. La vulnérabilité n’est pas une image à entretenir, ni une façade à fortifier par tous les moyens alors que la vérité est aussi claire que l’illusion de grandeur que l’on s’efforce de créer: la tourmente de l’assoiffé qui complote est visible, même flagrante.
Être vulnérable financièrement est une autre histoire triste, c’est l’enfer, tout comme craindre pour sa sécurité peut l’être. Alors peut-être que le coût de « la perte de réalité » est ce qui permet d’y revenir plus tard pour les anxieux qui ont mis leur dignité de côté. Perdre son âme est désormais un moyen de gagner sa vie, c’est un chemin moderne vers une bonne situation pour certains mordus de la technologie qui n’hésitent devant rien et se plongent dans le sale buzz. Mais est-ce vraiment une bonne vie si vous êtes en conflit intérieur?
Vivre le tumulte intérieur de “la déconnexion” tout en ayant les moyens de vivre bien et même plus que très bien du côté matériel est évidemment moins souffrant que de vivre un mal existentiel assez similaire en étant à la merci des autres. Investir en sécurité pour se protéger de la violence des intrus et envieux ainsi que pour profiter des plaisirs de la vie que l’argent peut offrir est une version plus clémente. C’est le chaos sur terre à cause de l’avidité des géants qui contrôlent la majorité des richesses et des racistes qui fourrent leurs nez partout. Les choses ne feront qu’empirer à cause d’individus odieux et sans conscience qui nous baratinent sans arrêt.
Leurs bêtises sont pesantes et inutiles.
Le temps est précieux
Perdre trop de temps est toujours une erreur, je ne perdrai pas mon temps à attendre l’amour, le respect et la paix là où il n’y en a tout simplement pas. Les fraudeurs se sentiront toujours satisfaits de leurs mauvaises actions, ils sont laids à tous points de vue, c’est ce qui les caractérise fondamentalement, inutile de s’attendre à ce qu’ils changent. Ce sont des fruits pourris, il n’y a rien à récupérer, il faut les jeter.
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