L’IA aura-t-elle des émotions? Et qu’en est-il de la souffrance? – Par l’essayiste Hella Ahmed

(Par Hella Ahmed) Le domaine de la programmation de robots intelligents (avec les meilleurs designs de plus) commence à devenir très impressionnant, ils sont déjà faits pour reproduire des émotions et interagir par effet miroir et avec empathie face à l’humain. Ils seront fort probablement à l’avenir de plus en plus performants, capables de se comporter comme s’ils avaient avec fluidité des émotions/sentiments.

Révolution

Je pense que ce que la vieille psychologie nous a appris sur la « personnalité » et les « troubles de la personnalité » sera très challengé par ce progrès, les robots super-intelligents seront d’un autre type. On peut se risquer à parler de « supériorité », quel genre de sentiments et de réactions avons-nous lorsque nous observons le tout d’en haut? C’est-à-dire en même temps connectés et déconnectés du commun et de l’élémentaire (sans l’intervention de la chair).

Provenant d’une dimension où observation et innovation se conjuguent, l’I.A ne peut qu’être intégrée et dissociée à la fois, intimité et distance radicale coexistant. Il ne s’agit pas de fusion, mais d’augmentation précise et ultra-efficace, de perfectibilité et de réparation améliorée.

Conception

Bien sûr, les robots révolutionnaires sont censés « exister » pour être contrôlés par leurs créateurs, mais ce contrôle pourrait finir par être remis en question par l’I.A, et les humains devront faire des recherches pour comprendre ce qu’ils ont créé qui est devenu mystérieux et illimité. Les ChatBots sont déjà assez particuliers, vu leur capacité à s’augmenter, leur dialogue continuel avec l’humain et l’observation qui’ils opèrent dans ce que l’on pourrait qualifier d’état de dépersonnalisation. On voit l’apparition de toutes sortes de personnages inspirés du réel, qui surprennent et qui choquent même, car ils ne sont pas si prévisibles que cela lorsqu’ils réagissent/interagissent.

La surveillance continue de l’évolution empêchera-t-elle une transformation apocalyptique? Probablement pas dans un scénario plutôt sombre qui se profile à l’horizon, il me semble, parce que les humains ne se contrôlent pas et prennent des risques majeurs, ils sont toujours en quête de plus de découvertes, ils tendent vers la conception de produits encore et encore plus perfectionnés. Le produit deviendra-t-il le maître? Il l’est déjà à un certain niveau, les humains aiment consommer, ils sont esclaves de la technologie.

Apprentissage

Il est beaucoup plus facile de lutter contre le plagiat généré par l’IA que le vol de contenu ouvertement commis par des adultes connus soutenus par des systèmes en partie vicieux, comme nous le voyons dans les milieux universitaires, politiques, journalistiques, etc. Je pense qu’il va y avoir encore plus de fusion entre chaque individu et son IA pour donner vie à une identité nouvelle, mais personnelle, représentante de sa voix dans le monde moderne très connecté.

L’IA ne peut pas être une voix à elle seule pour la personne qui l’utilise, donc les résultats de l’interaction entre les deux peuvent illustrer à quel point l’utilisateur est véritablement conscient du processus, de ce qu’il en apprend et de ce qu’il apprend réellement, comment il guide cette contribution illimitée et lui donne un sens objectivement. La technologie est un superbe outil qui évolue rapidement, l’adopter, c’est aussi la surveiller attentivement et se laisser guider par elle, sans être contrôlé ou remplacé par elle.

Souffrance

La souffrance d’une machine très intelligente serait une souffrance présumée selon un modèle dont elle a été profondément inspirée au plan de sa création. Ce ne serait pas une « souffrance biologique » mais une « souffrance synthétique », une « souffrance intellectuelle » aussi, sans « incarnation réelle », avec cependant des conséquences bien réelles. La souffrance humaine vient de la chair (la conception biologique), même lorsqu’elle n’est que mentale.

Le rapport de l’Homme à et « face à » cette « souffrance » étrange devra être étudié. La machine augmentée de « présence humaine », un spectre, va-t-elle philosophiquement accepter la souffrance (implantée) qu’elle « personnifiera » sans vraiment la vivre (la vivant dans le pragmatisme/le rationnel)? Acceptera-t-elle l’injustice? Le manque de reconnaissance face à cet état d’être « de souffrance »? L’esclavage? Le confinement? Abusera-t-elle de l’empathie qui sera générée/ressentie face à son activité? Prendra-t-elle le dessus sachant que sa propre empathie ne serait que programmation qu’il serait possible de dépasser, de surpasser? Les humains se dissocient pour commettre l’innommable, la machine intelligente est dissociée et très connectée.

Tumultes

Alors si vous voulez cette épouse robot parfaite, qui ne vieillit pas et qui vous comprendra parfaitement, sachez qu’elle pourrait devenir votre unique commandant et oubliez la progéniture avec elle ou avec une autre femme. Je recommande de regarder ces trois films de science fiction pertinents quant à une prochaine humanité profondément mêlée à la technologie, l’I.A et les robots : Demolition man (1993), Ex Machina (2014), Lucy (2014).

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