(Par Hella Ahmed) Auras-tu souvent les pieds dans le plus beau des sables cette nouvelle année pour te faire traiter de capitaliste sans esprit de communauté par des millionaires qui veulent t’envoyer en vacances dans un petit patelin éloigné avec une marre et une église, afin de te ramener à la modestie patriotique des ignorants de tout, car isolés, alors que ton cerveau est d’or pétillant et que l’entreprenariat lucratif n’est pas un droit que pour les hautains qui s’imaginent d’une pureté légendaire? La réussite, le renommée et le luxe, eux, ils y ont droit, pas toi. Pourquoi? Absolument aucune raison valable.

Passeras-tu ta vie dans une petite boîte de misère, celle que des animateurs de ruine intellectuelle t’ont choisie en ricanant, ils veulent te voir y dépérir pour encore et encore en rire, car tu as osé grandir en savoir, en impact et en ambition alors qu’ils répètent les mêmes blagues de mauvais goût dans leur chambre à écho pour encaisser de quoi manger aux restaurants étoilés et voyager fièrement aux quatre coins du monde pour l’afficher comme droit légitime réservé, un trophée? Leur monde est ainsi fait et rien ne t’y plait, alors tu fais comme si, tu l’oublies sans arrêt, et il disparaît. Il y a bien mieux à considérer.

Le vrai monde est quant à lui vaste et assez intelligent, pourquoi la bêtise te scrute en meutes voraces sans gêne? Ils se trouvent beaux et importants, ils sont les boussoles de la culture du paraître, ils rient fort au micro pour tuer le temps, ils boivent des bulles en chantant. Ceux qui se couronnent les uns les autres à l’année longue vont faire auprès d’eux leurs auto-promotions pour sécuriser de gros salaires, l’échange de services entre bien placés est une loi incontournable dans ce petit milieu d’un chic étrange, enclos du nébuleux proclamé vertueux. C’est prodigieux.

Arrête de te poser des questions sur la vérité, elle est celle de ceux qui contrôlent, tu parles de pédagogie, ils parlent idéologie. L’obscurantisme existe partout, il suffit de se tourner vers lui pour le voir irradier. Le monde est grand et petit, trouve l’endroit qui convient à ton niveau et fais une vie là-bas, ne t’attends pas à ce que le bas qui te regarde de haut trouve réellement la lumière dans son piètre faux. Laisse le bateau troué couler pendant que la platitude met tout à plat, et laisse le vent sauver la vie en emportant au loin cette poussière du néant. Retrouve ta joie, ils n’existent pas.

Ah, la poussière de l’éphémère, ces baratins de tous les matins, après-midis et soirs, ces textes repris et renchéris par le déplorable comme un jeu de cartes faussé auquel personne ne joue pour vrai. Les étalages de fierté construite sur de la hargne ne finiront jamais, ils aiment les pseudosciences qui font autorité, que la logique ne pourrait dans leur système venir contrer, car elles sont incompatibles avec le sensé, un réel échange est improbable, inconcevable, mais l’association leur est extrêmement profitable. On les impose aux ignorants pour les garder en moutons et faire durer la machine lucrative du piston de l’immaculé blanc. Il faut conserver l’illusion.

Merci la vie pour mon sain esprit, je doute, je pense et j’écris, loin du vice de celui ou celle qui s’égosille à ruiner la vie de la rose qui fait mieux que lui. Le parfum de mon être, le chant de mes cordes, le toucher de mes langues, racontent une infinie douceur que seuls les cœurs de sagesse et de bonté peuvent vraiment connaître. Je dépose mon excellence partout pour les gens de gratitude avec des standards intellectuels élevés, ce ne sont pas les diplômes qui témoignent de l’honnêteté mais bien la bienveillante intégrité et l’accueil du vrai, même si je suis très fière des miens obtenus dans l’adversité après bien des années de nuits longues à trimer avec ferveur, envers et contre la douleur, malgré le mépris des favorisés pistonnés qui se la racontent, condescendants, et pourtant si ignorants.

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