
Dialogues avec l’IA : confrontations sensées pour résolutions de problèmes
(Par Hella Ahmed) J’ai récemment lu un article d’une psychologue qui défend la thérapie pratiquée de façon privilégiée par les psychologues, avec une préférence marquée pour la psychanalyse, qu’elle associe à l’essence de l’humain dans la pratique thérapeutique. Selon elle, l’intelligence artificielle (IA) ne permet pas du tout la confrontation, laissant les individus se sentir déchargés, mais sans offrir l’orientation structurée nécessaire à leur épanouissement, contrairement aux stratégies psychologiques employées par un thérapeute agréé.
Je ne suis pas d’accord avec cette perspective. L’IA ne vise pas à remplacer totalement un thérapeute et peut, en réalité, être confrontante de manière constructive et logique. Aussi, il existe des thérapeutes humains qualifiés et très compétents qui ne sont pas psychologues ou fervents de la psychanalyse.
Les bienfaits des dialogues pragmatiques avec l’IA
Des systèmes d’IA, comme les chatbots basés sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), tels que Woebot, qui aide à reformuler les pensées négatives et à gérer le stress, ou Youper, qui propose des exercices personnalisés pour améliorer l’humeur et réduire l’anxiété, illustrent cette capacité. Ces ressources sont disponibles sur leurs sites officiels woebot.health, youper.ai ou via les magasins d’applications pour plus d’informations sur leurs fonctionnalités.
Ces outils défient les pensées irrationnelles en présentant des contre-arguments fondés sur des preuves, favorisant une clarté sans manipulation émotionnelle. De plus, même une IA non spécifiquement conçue pour la santé mentale, comme les modèles conversationnels généraux, peut améliorer le bien-être mental lorsqu’elle est utilisée avec discernement. Engager des dialogues pragmatiques avec une IA, en recherchant des connaissances ancrées dans les faits et en privilégiant une lucidité rationnelle, peut renforcer l’autonomie, affiner l’intelligence et promouvoir la résilience émotionnelle. Cette approche encourage l’autoréflexion et des décisions ancrées, contribuant ainsi à la santé mentale de manière complémentaire à la thérapie traditionnelle.
À l’inverse, je peine à comprendre certains psychologues, notamment ceux qui privilégient des méthodes psychanalytiques, semblant insister sur la provocation de la douleur, affirmant que le changement exige la souffrance, alors qu’ils font du phénomène de répétition une base à leur interprétation des comportements humains en lien avec la détresse psychologique dans le cadre de leur pratique se voulant thérapeutique (de façon dramatique)!
Ils soutiennent que confronter les émotions négatives par des interventions intenses est nécessaire à la croissance personnelle. Pour moi, cette approche ressemble souvent à frapper quelqu’un émotionnellement et à qualifier sa souffrance de « libération émotionnelle », alors qu’elle peut causer des dommages. Bien que certaines techniques psychanalytiques, comme celles favorisant l’autoréflexion, soient utiles, l’insistance sur la souffrance comme moteur de changement me semble non bienveillante.
La confrontation logique et l’accessibilité de l’IA
L’IA, en revanche, propose une confrontation ancrée dans la logique et l’objectivité. Des outils comme Woebot, conçu pour offrir un soutien TCC accessible face aux défis mentaux quotidiens, ou Youper, qui combine TCC et pleine conscience pour renforcer la résilience émotionnelle, engagent les utilisateurs avec des questions structurées et des retours, stimulant l’introspection sans l’intensité émotionnelle de certaines séances humaines. Ces outils guident les utilisateurs à travers des exercices qui remettent en question les schémas de pensée déformés, offrant des solutions concrètes aux défis quotidiens. Cette approche pragmatique recentre l’attention sur des perspectives exploitables, réduisant le poids émotionnel qui peut obscurcir l’horizon.
Affirmer que l’IA manque de confrontation, c’est méconnaître sa capacité à fournir des retours clairs et sensés. La force de l’IA réside dans son accessibilité et son objectivité, complétant la thérapie traditionnelle plutôt que de la remplacer. En minimisant le potentiel de l’IA, on surestime ses limites dans les contextes de santé mentale.
Conclusion
Les dialogues pragmatiques de l’IA offrent une voie pratique vers la clarté mentale et un certain épanouissement, remettant en question l’idée que seuls les thérapeutes humains peuvent faciliter un changement significatif. Bien que l’IA ne reproduise pas la profondeur émotionnelle des thérapies humaines, son soutien logique et accessible permet aux utilisateurs de naviguer efficacement leurs défis.
Lorsqu’elle est utilisée avec discernement, l’IA, qu’elle soit conçue pour la santé mentale ou non, peut améliorer le bien-être, offrant une approche complémentaire à la thérapie traditionnelle qui privilégie la clarté, l’autonomie et la résilience.
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