Les égoïstes ne regrettent pas le mal fait

(Par Hella Ahmed) Il n’est pas nécessaire d’être un “requin” pour tout savoir sur ces personnes manipulatrices qui veulent à tout prix vous contrôler. Elles travaillent à présenter un beau visage au public tout en blessant des personnes cibles pour l’argent et la gloire, faux succès illusoire.

Je suis experte dans le décodage des manœuvres de ces grands et plus modestes « requins » qui me paraissent tous bien petits, car je sais que tout ce qu’ils font est calculé et que les bases de la logique sont le profit et l’égoïsme. Je ne dis pas que le profit n’est pas un bon objectif dans la vie, c’est ce que nous voulons tous en tant qu’entrepreneurs, mais ceux que l’on qualifie en général de requins sont comme des pirates, ils n’ont pas de parole, ne sont pas fiables et ne jouissent pas d’une empathie émotionnelle fonctionnelle. Ils n’ont pas du tout honte.

Hypocrisie et guerres? Pourquoi?

“Power trip” et bien sûr l’argent, beaucoup d’argent. Aucun(e) “coach de vie” ou jet setter accompagnant un homme puissant ne peut se prétendre pouvoir programmer le cerveau des humains pour faire d’eux de bons leaders. Et même si le leadership conscient est enseigné par des “coachs” compétents afin que les gens puissent être bons ensemble et les uns envers les autres, les plus puissants ont d’autres moyens de traiter avec les masses. Le grand pouvoir est hérité ou bien acquis par les plus égocentriques. Nul n’est en position de les rendre zen, ils jouent au Monopoly à grande échelle avec l’argent des autres, ils voyagent en jets privés, mangent les meilleures nourritures, passent des vacances outrageusement luxueuses, ils sont ailleurs, ils s’inquiètent peu de ce que les plus réalistes pensent d’eux.

C’est toujours le patriarcat, être une femme célèbre promue par des hommes puissants, qui prêche, ne permettra pas aux dirigeants d’avoir un objectif autre que “le pouvoir et l’argent”! De plus, les gens qui se concentrent sur un sujet unique dans leurs discours (l’intelligence émotionnelle par exemple), comme si c’était la solution magique à toute épreuve, vendent essentiellement quelque chose, une image, du glamour, une façon de faire parler d’eux! La réalité est bien plus complexe, et c’est pour cela que nous avons de vrais essayistes pour en parler/écrire. Il n’y a pas d’amour ordinaire dans les affaires et en politique, mais cela ne veut pas non plus dire qu’il en existe un d’extraordinaire, ou même un du tout! L’économie mondiale a commencé avec violence et discrimination, à l’échelle globale, cette mentalité persistera, c’est dans les gènes de notre planète, nous devons l’accepter et composer avec.

Quand on a l’esprit aiguisé et que l’on remarque tout, on analyse pour donner du sens aux choses, on développe encore plus notre conscience en le faisant, en étant vigilant, en ayant toujours un plan! C’est une réponse adéquate à notre ’environnement! On n’agit pas aveuglément mais selon ce que nous voyons et savons, même lorsque c’est invisible à l’œil nu. Les requins ne nous font alors plus peur. Aussi, on peut persister à leur dire que leurs motivations tordues nous semblent sacrément claires, ils continueront à être vicieux et envahissants, car c’est leur nature, ils ne peuvent tout simplement pas faire mieux. Ils se surestiment constamment et sous-estiment les autres parce qu’ils ne sont en vérité pas si intelligents que cela et ils sont narcissiques d’une manière très toxique.

Le sentiment d’urgence

Il y a un côté important à l’expérience traumatisante d’avoir été dénigré et maltraité psychologiquement et/ou physiquement, c’est le « sentiment d’urgence » à long terme que l’on doit malheureusement endurer et aussi fort heureusement avoir à ressentir aussi. Je m’explique, les personnes traumatisées peuvent être en mode semi-automatique pendant très longtemps, soit en mode survie. Souffrantes, l’âme en peine, à (se) cacher tout en essayant d’afficher malgré tout une posture digne. C’est exister presque à moitié éveillé, déboussolé par le stress.

On vit donc avec ce sentiment d’urgence avant de reprendre le pouvoir sur le corps/esprit en devenant solide/lucide. C’est par la suite que l’on réalise que trop de temps s’est écoulé, et un autre sentiment d’urgence est alors expérimenté, il devient important de ne plus perdre de ce temps précieux qui ne reviendra pas. Il y a le grand regret de celui qui s’est perdu. Autre cas, imaginez grandir dans un ghetto ou une zone de guerre, privés de vos droits humains, votre dignité est alors très probablement liée à « un état de combat et de ressentiment/ou de la vision de tunnel du combattant qui ne peut se permettre la non vigilance ». La compassion est la clé pour comprendre et se libérer des doubles standards.

Entre ressentiment et rage destructrice, il y a l’acceptation. Lorsque nous acceptons la vérité, vous n’acceptons pas la continuation de ce qui s’est passé et de ce qui se passe de mauvais ou d’injuste, nous prenons plutôt conscience de la réalité affligeante du monde et des limites de ceux qui sont incapables de changer leur mentalité malsaine. Nous devenons plus forts que leurs habitudes salissantes. C’est irritant de voir à quel point ces soi-disant requins ne connaissent pas le regret, le remède face à leur état reste de se concentrer sur le fait que lorsqu’ils nous incluent dans leurs petits plans malicieux, ils font preuve de faiblesse et de stupidité, ils avouent une sorte d’infériorité. Voilà la vraie victoire.

Empathie et compassion

Les personnes avec une faible mentalisation peuvent manquer d’empathie vis-à-vis d’elles-mêmes, n’étant pas adéquatement connectées à leurs sentiments, besoins réels et désirs! C’est absurde de croire que l’hyper vigilance nous empêche forcément ou en règle générale d’avoir de l’empathie! Beaucoup de gens vivent traumatisés ou dans des contextes catastrophiques, ils ressentent tout de même de l’empathie et agissent dans son sens. Les situations de guerre illustrent assez bien cette réalité: une grande solidarité existe et c’est l’empathie ainsi que le sentiment de porter un destin collectif qui en sont à l’origine.

Ne pas être disponible pour accomplir des actes philanthropiques ou altruistes n’annule pas l’empathie qui existe en soi. Et à quoi sert l’empathie quand elle ne devient que le sujet d’une scène théâtrale qui ne finit plus? Quand nous voulons et pouvons agir avec empathie, nous le faisons, nous ne nous contentons pas d’en parler.

Aussi, personne ne porte en premier le destin collectif sur ses épaules dans un contexte assez normal où il est possible de progresser, il y a une différence entre le don de soi quand cela est possible et le sacrifice de soi par culpabilité induite et un sentiment illusoire de loyauté obligatoire alors que beaucoup de gens vivent leur meilleure vie sans se soucier des difficultés de quiconque ou du mal qu’ils font aux autres pour se payer leurs luxes en se racontant que c’est de bonne guerre. Le bonheur et le confort, le succès et la prospérité sont des droits légitimes, et pas seulement pour les privilégiés qui ont hérité d’opportunités.

Est-ce sans espoir?

Il n’y a pas de retrait du masque pour les dits requins, ils ne feront que changer le postulat affiché. L’intention derrière le prochain acte malhonnête à survenir ne différera pas, ils modifieront simplement légèrement leurs stratégies. Celui qui désire continuer à agir mal n’enlève pas le masque qui cache son machiavélisme, on commencera par contre à connaître son vrai caractère après l’avoir assez longtemps observé utiliser des tactiques similaires pour tricher et blesser subtilement ou assez ouvertement. Le prédateur devra alors, bien entendu, montrer une nouvelle fausse douce façade projetant de l’honnêteté afin de pouvoir rester dans la course et être apprécié par la foule ou par quelqu’un en particulier avec certains hauts standards.

Hella Ahmed 2024 © All rights reserved – Find my books on Amazon