Quand l’obscurantisme s’invite en santé mentale – Par l’essayiste Hella Ahmed, 09/06/2025


Dogmes et dollars: la psychanalyse en terrains acquis


La psychanalyse, lorsqu’elle s’impose comme une solution rédemptrice dans un contexte de santé mentale fragilisé, marque souvent un retour en arrière. Ce phénomène survient lorsque les services de santé mentale, affaiblis par des contraintes financières, peinent à répondre aux besoins. Des organisations faisant la promotion de l’approche psychanalytique de façon franche ou dissimulée bénéficient parfois de partenariats avec des institutions, voire de financements publics, ce qui implique indirectement les contribuables, le peuple qui n’a pas eu à choisir, et de façon éclairée.

Des impacts à long terme

Certaines associations, par des campagnes de communication ciblées, cherchent à garder la mainmise sur le marché de la santé mentale, monopolisant ainsi l’accès à la clientèle potentielle. Cette stratégie influence les individus, les détournant parfois d’autres formes de soutien psychologique compétentes, voire plus adaptées à leurs besoins, comme les thérapies cognitivo-comportementales ou les approches humanistes, qui favorisent souvent des résultats concrets et mesurables.

La réglementation offre un cadre nécessaire, mais la thérapie, dans sa richesse, connaît des succès qui échappent aux stigmates de la psychanalyse dont les adeptes convaincus persistent à lutter pour un monopole, comme si l’enjeu était avant tout une guerre d’ego, reléguant la réalité au second plan, éclipsée par le spectacle des croyances limitantes, faisant d’eux une autorité forcée au lieu d’un soutien.

Les conséquences de ces pratiques ne se manifesteront pleinement qu’à moyen et long terme. À l’image de ce qui persiste dans le fonctionnement des centres jeunesse, qui privilégient souvent le contrôle à la qualité de vie des jeunes, la psychanalyse, qui repose, selon moi et bien d’autres penseurs, sur une approche anxiogène et défaitiste qui table sur l’aliénation et la saturation mentale, ne favorise pas un soutien véritable. Contenir les individus par la forc ou des méthodes inadaptées ne les prépare pas à affronter la réalité ni à développer les outils nécessaires pour éviter d’être manipulés, exploités ou fragilisés par leur vulnérabilité. Le bla-bla ne soigne pas et divaguer sur l’amour est un bouche-trou inutile pour camoufler le vampirisme.

Projections et répétitions: le répertoire usé des psys

C’est quand même fatigant avec leur Freud et leur psychanalyse, sans généraliser, c’est pas mal 𝘁𝗼𝘂𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗺𝗲̂𝗺𝗲𝘀 𝗰𝗮𝗿𝘁𝗲𝘀 plates 𝗷𝗼𝘂𝗲́𝗲𝘀:

  • Je ne suis ni pur(e) ni parfait(e), mais viens dans mon cabinet pour toi-même constater ma puissance psychique, capable de guérir ton âme par des moyens intuitifs, grâce à mon art supérieur, privilège exclusif de notre caste psy inégalable.
  • La répétition est notre fonds de commerce : les gens répètent, et nous, nous répétons qu’ils répètent.
  • Tout repose sur tes projections, et je passerai mon temps à faire miroir pour tout décortiquer interminablement.
  • Notre prétention à devoir recadrer les gens et les intellectuels est légitime, car nous sommes les vrais psys (même si nous mélangeons tout, en psychanalysant des clients qui cherchent une psychothérapie réellement utile, et non une errance stérile pour flatter notre ego ou adorer une figure d’autorité qui se complaît dans un « moi, moi » incessant).
  • Si vous ne nous trouvez pas extraordinaires et supérieurs, comme nous le sommes en réalité, c’est encore à cause de vos projections et de vos blocages (les fameuses répétitions).
  • Nous nous autorisons des fixations pathologiques sur les esprits intelligents qui ne croient pas en la supériorité de notre art. Nous devons les recadrer (en vérité, sans cette obsession pathologique de notre part envers eux, nous n’aurions rien de spécial à dire, car tout se ramène toujours aux mêmes histoires de projections, de répétitions, et à la supposée supériorité psychique du psychanalyste ou du psy d’approche psychanalytique, que les gens ne reconnaissent pas (pas forcément de mauvaise foi) à cause de leurs projections et répétitions traumatiques. Nous pouvons les sauver).

Du miroir Freudien à la santé mentale libérée

En fin de compte, ces « cartes plates » révèlent un jeu bien usé. Ainsi, la psychanalyse continue de se poser en oracle, convaincue de sa grandeur face à des âmes perdues dans son labyrinthe de miroirs. Chaque reflet renvoie à l’ego du psychanalyste ou du praticien de la même approche, qui répète inlassablement ses mantras de projections et de répétitions. Pourtant, le véritable défi pour la santé mentale d’aujourd’hui réside ailleurs : loin des dogmes et des luttes de pouvoir, il s’agit d’écouter, d’innover et de proposer des approches véritablement adaptées aux besoins des individus, avec empathie et humilité.

Hella Ahmed © All rights reserved – Find my books on Amazon