Santé mentale et développement personnel, conflits d’intérêts et légitimité – Par l’essayiste Hella Ahmed


Hypocrisies et inégalités des chances

(Par Hella Ahmed) Psychiatrie aliénante au plan mental et physique, développement personnel qui remet en question tout de votre spontanéité, psychologie à la pseudoscience qui vous accable de freudisme, le milieu de la santé mentale n’a jamais été bien propre, et parmi ceux qui se proclament justiciers du milieu, certains ne sont en fait que des tyrans carriéristes protégés par un ordure professionnel. C’est l’hypocrisie mondaine, le lieu de tous les tristes possibles.

Et pourtant, sans l’espoir d’un bon soin ou d’un soutien réel, dans le respect, vivre de la détresse psychologique peut devenir ce voyage laborieux en solitaire, dans un tunnel noir quasiment interminable. Des gens biens, il en existe heureusement beaucoup, mais personne n’est parfait, il reste donc important de cultiver la prudence et de ne pas qualifier toute méfiance de résistance afin de dénigrer la liberté de pensée et le besoin d’indépendance.

Historicité et progrès

Il y a 20-15 ans, il y a eu une vague de diagnostics ou aussi de dramatisation de ce que pouvait vivre l’humain sur le plan émotionnel, sentimental et surtout en lien direct avec le stress de la vie difficile ou des épreuves/difficultés majeures. Ça a instauré une sorte de supercherie/hypocrisie en partie, on a vu des gens jouer à décréter plein de maladies mentales à d’autres qui n’étaient pas bien différents d’eux (avec des traits de personnalité semblables)! Ils avaient du pouvoir, ils étaient du bon côté du savoir. 

Ça a aussi servi “big Pharma”, on a recruté tant de participants à des études à leur insu et certains se sont sentis plus tard comme les rats de laboratoire dont on avait réquisitionné l’existence. Les effets secondaires de médications qui n’étaient pas forcément nécessaires auront pris des années à s’estomper pour des malchanceux! Il y a eu des cas de recours collectifs de personnes ayant souffert de ces écarts qui leur ont fait perdre du temps irremplaçable à tenter de passer outre l’abus et revivre pleinement. 

Les dérapages, d’un ordre plutôt “médical”, il y’en a beaucoup eu dans le passé et ce n’est pas à la vieille de vraiment cesser. La vulgarisation est importante au plan “empowerment”, mais il demeure nécessaire de ne pas faire des “troubles mentaux” une constante dangerosité si répandue. Et en effet, on devrait prendre au sérieux les cas de détresse psychologique qui nécessitent de bons moyens pour soutenir. Tout est dans la mesure! 

Bizarreries du développement personnel

Beaucoup de ces femmes avec le profil “coach de vie” (dans le large milieu nébuleux de la croissance personnelle sur terre) ont été financièrement renflouées par leurs conjoints ou familles afin de suivre des formations. Elle se disent par la suite entrepreneures ou coach en affaires/leadership émotionnel. Et puis, on les idolâtre et les invite à papoter bien habillées, et elles répètent souvent toutes la même chose (enfant intérieur, authenticité, charge mentale, changer de perception, Neuro feedback etc). Certains hommes aussi se spécialisent à donner des formations interminables pour épater des gens qui rêvent de charisme de raccourcis vers le génie.

Mais encore, on nous sort occasionnellement des articles pour critiquer et même professionnellement/financièrement assassiner certains « coachs » qui ne sont pas les amis de ces grands reporters tellement objectifs et pas du tout contradictoires. Donc la régulation permet aux « coachs de vie » de gagner leurs vies de cette façon, mais c’est à des psychanalystes (qui ne font pas mieux avec leur pseudoscience) et des chroniqueurs avec conflits d’intérêts de venir remédier aux failles du système en faisant du favoritisme purificateur qui met de l’avant certains dits intellos! On fera la promotion de leurs petites entreprises et livres bien entendu. Bref! On tasse certains compétents pour mettre de l’avant ses amis pas si savants ou même adeptes de la récupération chronique pour bon nombre d’entre eux.

C’est absurde aussi de qualifier de « coach de vie » tout exclu du cercle des favoris des médias pour le discréditer, car il/elle touche au développement personnel, alors que certains pseudo-intellos glorifiés en sont des mordus. Où tracer la ligne entre celui et celle qui ressemble ou pas à « un(e) coach de vie », qui a des diplômes et qui se risque au développement personnel? C’est triste de constater que c’est trop souvent des personnes qui ne sont pas si intègres que cela qui se permettront de dicter leurs propres règles. Elles auront tout le loisir de discriminer en étant appuyées par des gens avec du pouvoir. C’est la grande messe.

Carriéristes en effervescence

Ils sont spéciaux ces conférenciers avec un accent de druide ou carrément de druide diplômé en médecine qui s’autoproclament supérieurs à vous et donc en droit de reprendre vos écrits pour propager leur savoir (emprunté à vous, sans vous nommer, car vous ne le méritez pas selon leur système de valeurs soi-disant‘ assez distingué). Délirants, pseudo-intellos, docteurs (criards sans gants pour certains narcissiques d’entre eux), PhDs en pseudoscience, merci! Tout y est! 

Ils le font strictement pour la bonne cause soi-dit en passant, c’est pour une richesse sauce conscience sociale, épicée à la célébrité sans ego! Juste par philanthropie. Vraiment? On sait bien que c’est plutôt pour biller à la place d’un(e) autre et bien gagner sa vie que l’on fait du rentre-dedans parasitique, en tentant en même temps de séduire le Québec pour certains, cet Eldorado francophone qui donc mériterait mieux que ses résidents/habitants qui ont tant donné à leur pays.

La mesure prend le bord et des misogynes, quand ce ne sont pas tristement des femmes en mission de faire ressentir de la « culpabilisation sociale », car elles sont mères et donc supérieures aux ignorantes de ces sacrifices de haut niveau qui qualifient presque à la sainteté, afin que vous les laissiez vous éduquer (religieusement pourquoi pas!) ou leur cédiez carrément votre place, se permettent de transgresser les limites pour contrôler, en profiter et ricaner. Tout cela avec une tentative d’éloquence parsemée de mots-clés pour irriter et provoquer. Perversion.

On ne fait pas semblant jusqu’à y parvenir

Mais il est possible de travailler dur pour apprendre et accepter les imperfections temporaires tout en s’améliorant assez rapidement pour atteindre un autre niveau de perfection (c’est-à-dire un savoir-faire perfectionné non pas parfait, mais tendant vers l’excellence). Nous ne pouvons demeurer en retard, nous devons revisiter le passé pour mieux avancer, toujours progresser! Bien certainement, il est possible de faire une pause, si nous le souhaitons et si nous en avons les moyens bien entendu. 

Quand on a à cœur l’avancement intellectuel et la valorisation de la créativité/travail personnel, on ne devrait pas s’obstiner à donner aux gens ce dont ils ne veulent pas, mais plutôt simplement poursuivre son objectif là où il reste concevable, où réalisations et compétences de haut niveau pourront être appréciées.

Nous sommes 8 millards sur terre, lorsque des belliqueux s’obsèdent à exploiter une personne brillante en particulier tout en faisant mine de l’ignorer, c’est par volonté d’avancement sauvage, narcissisme, classicisme et crétinisme. Envieux, ils essayent de réparer leur égo blessé. Ce ne sont pas des robins des bois de la conscience sociale et du partage des savoirs, ils abusent, c’est tout.


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