
La psychanalyse qui s’étale nous impose du vide
(Par Hella Ahmed) Inclure des psychanalystes (et certains d’entre eux semblent assez perturbés) dans la programmation de forums afin qu’ils contribuent à un dialogue supposément fertile en bioéthique est assez grotesque. Le seuil moyen pour ces soi-disant chercheurs, qui ne sont pas sérieusement capables d’apporter le minimum nécessaire à la conversation, d’exprimer du quelque peu intéressant consiste à réécrire un contenu intelligent emprunté à d’autres en incluant ici et là du vieux jargon psychanalytique. Ils s’attribuent donc le mérite des idées d’intellectuels qui ne croient pas en leur système délirant ou qui l’ont bel et bien dépassé, ou encore surmonté.
Les « titres » cachent la réalité d’innombrables désespérés de ne pas disparaître face à une concurrence intellectuelle qui les dépasse de loin, car bien encrée dans la réalité de son temps et dotée d’une créativité d’exception. La France est un « gros cas » de contrefaçon lorsqu’il s’agit d’organiser le statut social de la recherche, des titres, vides au fond, l’emportent sur la qualité de réelles compétences, et le cirque est bien souvent tout simplement morbide, voire immonde.
Cependant, la nouvelle génération de penseurs ne prend même pas la peine d’assister à ces forums qui lui imposent beaucoup trop d’inutile, ou du moins se retire ou n’écoute pas durant ces temps de délires en scène, parfois épeurants tant incohérents et moches. Ces cases dans la programmation, comblées de vides, servent à protéger un élitisme que l’on voudrait présenter comme étant « protecteur du public ». Légitimer cet absurde au nom d’une évolution à « chaperonner » est aussi la tradition du conservatisme et du christianisme. Beaucoup d’intérêts ont besoin de ce vieux système à conserver afin de pouvoir perpétuer la coercition des âmes et un capitalisme sauvage écrasant sans gêne aucune.
Ce qui est intéressant à noter, c’est que de soi-disant gauchistes utilisent cette stratégie de « droit divin » qui permet la suprématie de classe et protège l’orgueil des proclamés et autoproclamés dominants assez inquiétants. Elle vient tout bonnement contrecarrer l’accès au pouvoir (car la visibilité et la reconnaissance sont les piliers d’un certain pouvoir, le pouvoir d’influencer, de bien gagner sa vie et de planifier une expansion à différents niveaux etc.) de penseurs qui peuvent réellement et sérieusement contribuer à un regard fécond sur l’évolution/le progrès/l’éthique. Ils le font déjà, vous le savez, nous le savons et ils le savent, même si la reconnaissance méritée ne leur est pas accordée pour flatter les égos de parasites qui s’étalent.
Pour que l’on se souvienne de vous comme étant acteur important en innovation sociale et transfert de connaissances de la nouvelle génération de penseurs révolutionnaires, vous devez être vous-même reconnu pour votre travail et avoir la possibilité de présenter vos idées au public! Nous, les originaux, regardons d’un œil critique et lucide à la fois ces vaisseaux vides affiliés aux universités, qui gesticulent pour maintenir une réputation certifiant la puissance plutôt faible et inutile de leur présence sensée refléter une sorte de pouvoir. En tout cas, le savoir est visible, il brille ailleurs, et ils le savent, voilà pourquoi ils copient en se synchronisant comme des singes turbulents.
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