Il y a un peu plus d’un an, je contactais un nutritionniste afin d’échanger autour d’un sujet qui me trottait dans la tête, une « Alimentation joyeuse », une alimentation que l’on associe au plaisir de manger et de se découvrir de nouveaux goûts, tout en apportant des changements dans son organisation alimentaire pour le meilleur.
Le but de cette réflexion agrémentée de conseils professionnels était de parler d’une aventure plutôt que d’un projet difficile à gérer, de façon à rendre les choses agréables lors d’un régime alimentaire et de la découverte d’une nouvelle façon de voir ses aliments.
Nous nous sommes donc rencontrés pour en discuter. L’idée m’est venue alors que je lisais des étiquettes de produits d’épicerie qui n’en finissaient pas en ingrédients chimiques. Je me suis trouvée à vouloir creuser plus, sans tomber dans le mélodrame de la panique au supermarché ou de l’obsession de la perfection culinaire. Peser le pour et le contre quand il est temps de s’approvisionner et de s’alimenter, sans paniquer, était le scénario.
Aussi, la crainte de ne plus pouvoir manger ce qui peut être qualifié de nourriture réconfort m’est apparue comme un possible gros frein pour une personne désireuse de perdre du poids après avoir longtemps laissé libre cours à ses penchants alimentaires. Pourquoi? Parce que la liberté est un sentiment si essentiel à l’harmonie intérieure et qui doit être conservé lorsque l’on souhaite apporter des changements à long terme dans sa façon de faire, que ce soit en activité physique ou en alimentation.
Le plan tout à fait réalisable est de pouvoir choisir le plus sain sans se sentir en prison ou privé à jamais des »bonnes » choses pas forcément les plus recommandées au niveau de l’apport calorique et des nutriments bienfaisants. L’idée est aussi de ne pas se sentir bousculé dans son processus de changement et de garder la tête froide, de ne pas céder au découragement ou à la pression des incitations alimentaires publicitaires continuelles.
Partant du point de départ que l’on parle de réorganisation alimentaire, c’est-à-dire d’installer une façon de faire pour une alimentation plus saine à long terme, on peut s’attaquer aux choix alimentaires en restant heureux. Ce n’est pas une guerre contre la nourriture qu’il s’agit d’entreprendre ou d’une histoire à la fin triste comme on peut le voir avec les régimes Yo-yo. Il est plutôt question d’une aventure joyeuse.
Les motivations et la volonté
Nous avons des raisons d’entamer un processus de changement quand nous le faisons, il y a toutes sortes de motivations, mais cela prend de la volonté pour persévérer. Quand la volonté s’estompe, même avec les sources de motivations déjà répertoriées, c’est difficile d’y arriver.
Les changements devraient se faire de façon progressive et quand on parle de changements, ce sont des changements concrets au niveau de nos choix alimentaires, mais également des changements plus profonds, au point de vue psychologique.
Quand nous sommes au restaurant et que les assiettes des autres nous racontent des histoires sensuelles, nous pourrions même ressentir de la tristesse et se trouver sur le point de perdre sa volonté. Pourtant, nos motivations ont été identifiées et on se sent bien convaincu. Voilà pourquoi nous devons être prêts à ne pas décrocher, c’est une question de constance, de persévérance et de connaissances.
Avoir une aide professionnelle quand on ressent le besoin d’être outillé et soutenu dans sa démarche est une option gagnante aussi.
La relation émotionnelle et situationnelle à la nourriture
Nous faisons des associations constamment et même au point de vue alimentaire, ces associations existent. Souvenez-vous des madeleines de Proust, la nostalgie qui ramène aux jours de ces événements marquants de notre vie et cette odeur parfois agréable, d’autres fois désagréable. On connaît tous cette expression »garder un goût amer », elle en dit long sur notre façon de fonctionner.
Aussi, lors d’une situation précise, une nourriture réconfort peut être associée à la résolution d’une émotion désagréable grâce à une émotion plus agréable, et cette méthode béquille de tempérance des émotions par les papilles peut mener à des problèmes de santé et de surpoids si elle devient la solution secours immédiate à chaque chamboulement émotionnel. Bonne nouvelle, c’est réversible.
La relation situationnelle à la nourriture parle de ces chemins dérivés que nous prenons pour nous sentir mieux et qui nous mènent aussi à associer la nourriture en général ou un aliment particulier à la résolution de problèmes ou d’inconforts ponctuels en lien avec notre environnement.
Guillaume donnait l’exemple de la personne qui s’ennuie au travail et qui va se chercher une barre de chocolat, alors que ce qu’elle recherche au fond, c’est ce contact avec les gens qu’elle croise sur son chemin et ce petit arrêt pour relaxer et prendre soin de soi.
Liberté de choix et choix alimentaires
On pourrait tout simplement se sentir déstabilisé ou un peu découragé lorsqu’il est temps de faire son épicerie car nous avons en tête de ne pas déraper de notre plan initial : celui de bien manger maintenant et d’atteindre les objectifs que l’on s’est fixés au niveau de notre remise en forme et saines habitudes de vie. Pourtant, parfois, du moins dans les débuts, quelque chose nous dit qu’on a peut-être perdu notre liberté, que nous avons perdu le droit de manger tout ce que l’on voudrait, de manger ce qui nous attire du regard ou ce qui nous vient à l’esprit quand on ferme les yeux et qu’on veut se gâter.
Cela signifie qu’il y a encore des choses à découvrir, des options à ajouter à notre répertoire comportemental et que le stress d’innover nous semble une menace plutôt que le carburant dont nous avons besoin pour nous métamorphoser (pas à la Kafka mais à la façon du vilain petit canard). Le stress est inévitable, notre façon de réagir peut quant à elle être modulée.
La liberté c’est aussi d’avoir le plus d’options possible dans l’existence. Nous faisons constamment des choix en nous basons sur nos apprentissages et nos acquis, en nous référant à nos multiples expériences, alors s’informer sur les aliments et prendre le risque d’essayer de nouvelles choses, c’est d’apporter de nouvelles connaissances à nos savoirs, c’est de s’outiller pour que graduellement notre mentalité face aux choix alimentaires soit plus souple.
Dans le cas où nous sommes convaincus de nos choix santé et que c’est clair et net aussi bien que cela peut l’être pour un végétarien de ne pas manger de viandes ou pour un végétalien de retirer tout produit de provenance animale de son alimentation, on peut ressentir un autre type de perte de liberté.
J’explique, la majorité des produits dans les supermarchés ne sont pas biologiques ou organiques et les prix varient énormément. Cependant, l’on peut dans ce cas également renverser notre perception. Nous sommes capables de choisir et de tracer un chemin qui nous convient à travers ces montagnes de produits et ces intarissables sources d’informations.
Gérer ses provisions et planifier ses repas
C’est possible de trouver un bon équilibre qualité prix et ce n’est nullement une perte de temps de s’y atteler et ce même avec un agenda très chargé. Planifier ses repas à l’avance aide à ne pas se retrouver à devoir se procurer du Take out ou de manger au restaurant où il n’est pas possible de réellement savoir ce qui se passe dans notre assiette, car il est préférable d’éviter certains ingrédients en grosse quantité dans ces mets. Des quantités non nécessaires ni au goût ni au niveau des nutriments dont nous avons besoin.
Préparer de grandes quantités de repas variés qu’il sera possible de garder au frais et d’ajouter à son menu de la journée est une méthode efficace pour économiser du temps et de l’argent, en plus de ne pas dépasser de trop loin l’apport calorique nécessaire pour bien fonctionner avec un niveau d’énergie satisfaisant et une humeur non réduite vers le bas à cause d’une alimentation non adéquate.
En réorganisation alimentaire : guerrier ou joyeux aventurier?
Quand la nourriture devient synonyme de fruits défendus, on peut se sentir en prison, car il faut gérer son poids et perdre du gras quand cela fait partie de nos objectifs.
Ce n’est pas toujours simple puisque nous sommes continuellement face à des annonces, des images alléchantes, et tant de produits à l’apparence saine, mais pourtant »gavés » de colorants pour attirer le regard et d’ingrédients pour émoustiller nos papilles gustatives.
Nous le savons, un produit est bien souvent le produit d’une recherche et vendre un produit agréable à la vue et au goût est l’objet de toute la procédure, car plus ça rend dépendant, même temporairement, plus ça vend.
Booster les chips de sel, c’est bien cela qui risque de mener certains à finir le sac de chips, me dit Guillaume Couture alors que je lui mentionnais que nombreuses personnes se disent ne pas trouver la volonté de s’arrêter quand elles commencent à piocher dans le sac.
Aussi, santé n’est pas forcément léger. En effet, on peut devenir végétalien et prendre du poids à cause d’une mauvaise gestion des calories et de l’achat de produits à l’allure santé, mais bien trop riches. Le pain brun est préférable au pain blanc, mais il faut contrôler ses portions.
Les noix sont une collation santé, mais il ne faut pas en manger un sac au complet, quelques noix suffisent et il est question de prendre le temps de se sentir énergisé avant de chercher un apport calorique supplémentaire. C’est aussi une bonne idée de ne pas conserver à la maison des aliments qui ont une emprise sur nous afin d’éviter les excès et des regrets après avoir perdu temporairement le contrôle.
Le travail de réorganisation alimentaire doit donc se faire en profondeur et le sentiment de liberté peut être préservé et doit l’être pour que le succès s’inscrive dans la durée. L’aventure commence, c’est une célébration des sens
Décortiquer ses préférences, penser à ses goûts personnels, mais encore plus loin, et si l’aventure pouvait mener à découvrir plus, à connaître et apprécier plus?
Le corps oublie ce qu’on ne lui donne pas, me disait Guillaume, mais le corps ne désire parfois pas ce qu’il ne connaît pas. Alors, soyons des aventuriers au lieu d’être des guerriers et prenons plaisir à manger tout en prenant soin de notre forme physique, de notre corps, de notre forme globale autant que possible.
Oui, il est possible de manger du gâteau sans que le ciel ne nous tombe sur la tête alors qu’on suit un régime sérieux. Il y a des façons très intéressantes de préparer du bon gâteau faible en calories et décadent au goût. Il existe énormément de bonnes recettes de ce type sur internet et dans des livres qui parlent spécialement de substitutions judicieuses.
Le visuel reste souvent le même, le goût quelque peu différent, mais tout aussi chavirant, le bilan en calories et en nutriments est tout autre pourtant. Tout à coup le gâteau au chocolat est toujours réconfortant, mais nullement culpabilisant ou menaçant. Il est ce délicieux dessert occasionnel qu’on a préparé avec soin ou que l’on s’est procuré à notre magasin santé préféré.
Et pourquoi pas concocter ses propres recettes quitte à tout rater et recommencer jusqu’à devenir un cordon bleu?
On peut devenir accro aux pommes rouges après avoir eu une adolescence teintée de Junk Food. On peut devenir végétarien ou végétalien et être en pleine forme et satisfait de sa condition.
C’est absolument possible de prendre soin de sa santé, en mangeant bien et avec plaisir, apprendre à apprivoiser les aliments et à faire des choix éclairés tout en innovant. Expérimenter au niveau des épices et des herbes peut être une bonne idée pour donner de la saveur en évitant de faire dans le gras par exemple.
Faire de bons choix peut devenir une nature, sans confusion et sans foudre de frustration. Nous ajoutons simplement des options, nous comparons qualité et prix des produits, nous faisons des substituts, nous nous aventurons sur le terrain des nouveaux goûts et nous devenons les alliés de notre santé, car nous sommes aussi ce que nous mangeons.
*Voici le contenu audio de la discussion du 20 Août 2013 juste ICI
Dépôt légal -2013 – SARTEC 29235
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