
Imaginez être pris dans un petit monde intégré dans un monde beaucoup plus grand, de petites vies avec une apparence construite de grandeur agissant comme des tentacules qui vous visent pour leurs petits et grands repas. De nombreux penseurs proclamés compétents et humanistes obtiendraient de vous leurs découvertes présumées, une poésie psychanalytique boiteuse incessante en mission de recadrer obsessionnellement votre contenu singulier. Source précieuse à garder cachée, on vous discréditera et vous diminuera tout en vous transformant en ce cerveau auxiliaire au service des privilégiés, interdit de briller ou de bien vivre grâce à ses compétences. Un esclave, un trésor à piller pour protéger l’image d’élus incapables, bien établis.
Pourtant, il y a tant de penseurs libres sur terre, des millions, pourquoi cet acharnement?
L’envie, la jalousie, le syndrome de la clique, un patriotisme réinventé, la misogynie sous une fausse bienveillance, la rivalité féminine malsaine étayée par la suprématie de classe, un pseudo féminisme comme double immunité. Bien sûr, tout cela se doit d’être voilé d’anecdotes de bonne foi inclusive. Certains espions sournois iront même jusqu’à plonger dans les eaux troubles oubliées de votre passé pour ricaner et brandir la menace de la calomnie, comme si les privilèges et la résilience étaient des qualités et des gages d’honnêteté, le passé étant la preuve de votre indignité.
Ils ne toléreront pas de vous laisser évoluer, les traîtres s’amusent à détruire les autres pour gagner de l’argent en jouant à paraître classe, sirotant de bonnes bouteilles de vin en mode « snobisme proche du peuple à l’occasion ». C’est un bonheur que d’être témoins de votre exclusion intellectuelle, mise en scène, une sorte de marginalisation visible mais non visible, une forme d’existence absurde parfaitement adaptée à vous. Les cerveaux qui subissent la répression sont considérés comme des outils gratuits à utiliser par ceux qui seront encore et encore glorifiés et bien sûr bien payés pour bien vivre, pas pour survivre en marge, abusés, observant calmement les bribes de beauté exhibées dans les photographies de voyageurs choyés.
Classicisme et racisme
Le message est que tout le monde n’est pas censé avoir une belle vie, et que vous ne devriez qu’en rêver en ayant l’air misérable, car la prospérité est le destin de l’élite, pas le vôtre quand vous n’êtes personne. Ils le méritent tellement et ils adorent vous rappeler qu’ils ont tout. Vous vous méritez une bonne raclée psychologique pour vous remettre à votre place désignée de faible prestige et de bas revenu à vie si vous osez espérer ou réclamer plus. Ils ne comprennent absolument pas que le complexe de supériorité est la démonstration de leur ignorance, ils ne savent à quel point ils vous semblent insignifiants. La sélection naturelle qui s’opère dans les sphères intellectuelles, ou pseudo intellectuelles, est une réalité qui sort des trous dans les récits humanistes que l’on nous rabâche et auxquels personne ne croit vraiment vu la transparence de la vanité de nombreux privilégiés prétentieux qui prennent toute la place, il faut croire.
Le pauvre citoyen qui ramassait des canettes dans les rues pour acheter de la nourriture avec les 5 cents retournées de la consigne est toujours pauvre même si j’ai lu une bonne histoire à son sujet écrite par un snob qui lui a donné 20 dollars. Les autochtones sur le trottoir que nous croisons tous les jours sont continuellement dans le même mauvais état, leur histoire racontée mille fois booste le trafic de nombreux sites de mauvaise presse. Les édentés n’ont toujours pas les moyens d’aller chez le dentiste, alors oubliez les vacances en Côte d’Azur. Et le COVID a été choppé par l’élite bien vaccinée du copier-coller dont vous pouvez trouver les livres dans les bonnes librairies.
Un tel environnement est voué à la stagnation, la liberté d’expression passe à travers le filtre de la loupe de l’illusion d’inclusion. Et pourquoi l’approuvons-nous ? Les gens ont peur de ceux qui les politisent malgré eux; espionnent et utilisent l’intimidation pour profiter tout en exposant une façade d’humanité, non crédible, que de mauvais écrits largement partagés soutiennent. C’est du machiavélisme, car l’on ne peut s’indigner contre l’égoïsme en étant soi-même narcissique et égoïste, on ne peut enquêter sur les injustices en utilisant la transgression et l’exploitation, entouré de copines envieuses, en colère contre l’intelligence pure, ainsi que des copains solidaires, abonnés des boys clubs.
Le pervers est narcissique, il ne peut en être autrement, mais le narcissique n’est pas forcément pervers. Par contre, le constat est clair, passer sa vie à empêcher certains d’exister, de prospérer, et en même temps les utiliser, c’est bien la vocation du moralisateur « phony » qui pense qu’il tient entre ses mains un pouvoir légitime, celui de décider à qui barrer le chemin ou pas, qui supprimer et qui réduire à l’esclavage au nom d’une idéologie écologique sans queue ni tête.