La hargne d’un bourreau des réseaux, Booba – By author Hella Ahmed

Une piscine à Miami déverse du poison ..

Les médias sociaux sont devenus le terrain de la propagation de la haine, et des puissants ainsi que des pseudo-puissants se permettent de faire circuler ce qui leur convient sans retenue et sans freins, comme on peut le voir avec certains communicateurs accros au scandale et au sale buzz. Un cas intéressant à analyser à ce sujet est celui du rappeur français Booba, expatrié à Miami. Il vit avec ses bolides à la piscine de sa villa et s’occupe principalement à fouiner dans les vies de gens d’affaires et à poster sur ses réseaux préférés: Twitter et Instagram.

L’exil de la haine

Cet individu qui est très critique de la vie de ceux et celles qu’il espionne de manière obsessionnelle adopte une posture de victime depuis le mois de mai 2022. Il publiait alors un communiqué de presse mal écrit qui dénonçait la censure à son encontre du réseau social Instagram l’ayant définitivement banni en 2020 et sur lequel il continue quand-même à faire la promotion de ses produits tout en clashant la terre entière: « l’humour, la dérision, le sarcasme et les répliques percutantes sont les principales caractéristiques de ses publications », pouvait-on y lire ce qui qualifiait les propos de ses campagnes ordurières ayant tout l’air d’être pensées par une équipe plutôt démunie en matière de créativité et de création de contenu qui ne soit pas violent ou salissant.

Ses envolées verbales présumées être comiques n’ont rien à voir avec de réelles comédies humoristiques, elles se contentent d’être gratuitement vulgaires. Et n’oublions pas de souligner la spécialité de sa marque: des montages photos et vidéos avilissants qu’il fait suivre de marketing pour les artistes de son label obscur, qui réduisent conséquemment en nombre et se font discrets lors de ses propagandes violentes. La ligne éditoriale de son Twitter se consacre la majorité du temps à dénigrer les gens et à inciter à la haine contre d’anciens collaborateurs, des entrepreneurs et autres cibles de hargne, en plus de représailles pour une raison ou une autre, laissant croire que plusieurs personnes avec des intérêts différents sont à même de déverser leur fiel dans ce dépotoir virtuel qui porte son nom.

Séparer l’homme de l’artiste ou séparer l’homme de sa clique?

Son personnage d’artiste que l’on doit séparer de l’homme, selon certaines opinions favorables à son attitude méprisable, lui donnerait un passe-droit, ce qui est absurde en soi, puisque c’est l’homme appuyé de marqueteurs peu compétents qui agit dans une direction bien définie: agression, intrusion et enquêtes sur les vies privées et professionnelles de cibles précises pour monter de vils dossiers les concernant. Le but serait la majorité du temps de faire tomber une concurrence qui ne semble même pas être vraiment la sienne ou quelque peu le déranger étant donné le faible niveau de ses récentes productions qui le met quasiment hors course.

Il se délecte de la souffrance de ses victimes et lorsque l’une d’entre elles exprime des idées suicidaires, il jubile et en rajoute. « Plus tu agonises, plus ça m’excite », répondait le grand homme à une femme excédée qui le suppliait de cesser ses attaques ayant fortement incité le fan-base du rappeur aigri à le prendre comme mauvais modèle. Il ne semble pas du tout être apte à repenser ses stratégies foireuses de promotion de l’art qu’il associe à une haine sans fin, ou a-t-il perdu tout droit décisionnel en matière de gestion? Et pour quelles raisons? La désorganisation interne au sein de son entreprise fragmentée est assez visible: le vide est amer!

Ces dépôts permanents de laideur se perpétuent alors même que l’homme ne se trouve pas à la piscine de son domicile, qu’il qualifie de lieu de travail, étant en vacances avec ses enfants aux Bahamas ou dans un autre coin de paradis sur terre, bien qu’il apparaisse à l’occasion dans des stories, poussant des cris mesquins pour valider le processus conçu en tant qu’extraction d’une opinion gagnante par le collectif sous influence d’un jugement prodigué par l’arbitre ultime: le roi déchu lui-même. Aussi, une certaine philosophe copycat stalker, qui fait beaucoup dans le rébarbatif inutile et le copier-coller, le soutient dans sa politique de vengeance non-éthique, alors qu’elle se dit éthicienne. Ironie du sort ou pure manifestation d’hypocrisie et de corruption?

Une volte-face stratégique

Après s’être longtemps comporté sans éthique professionnelle, vu les plagiats qu’il a camouflés pour certains en parlant de solidarité entre artistes africains oppressés, bien que les gains financiers rapportés par le détourné et commercialisé n’aient pu, je présume, profiter qu’à lui et ses anciens partenaires l’ayant chacun à son tour abandonné, pour des questions d’argent et de loyauté, il a fait “en apparence” une sorte de volte-face. Il se met à invoquer la religion ici et là, à se dire honnête, droit, intelligent et contre la débauche dans laquelle il accuse ses ennemis bien nantis de se vautrer. Il serait donc à présent un modèle d’éthique et de foi, pourtant la solitude est devenue la principale associée de l’homme dépassé qui ne sait ni négocier, ni se faire respecter par sa manager et un entourage bizarre qui semble l’avoir englouti.

Il devient tout à coup un canal de dénonciation d’escrocs pour sauver le peuple ou l’empêcher de se faire arnaquer, se consacrant en même temps à la présentation d’un journal cynique de l’actualité pour simplement moquer l’injustice, sans vraiment rien apporter de positif.  Son thème de pirate reste la colonne de son organisation louche dont on ne parlerait pas beaucoup sans le parasitisme commercial et le bad buzz qui la caractérisent, et bien qu’il s’évertue à essayer de nous convaincre qu’il s’agit avant tout d’un état d’esprit rebelle invitant à s’opposer aux incohérences des systèmes, d’après ses comportements, il serait plutôt question d’une philosophie qui mène tout droit sur le chemin de la mauvaise foi, du pillage et de la langue de bois.

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