Le bonheur n’existe pas

Bonheur

Le bonheur, on peut en parler, même si une douce chanson raconte que «le bonheur n’existe pas».

Il y a les humeurs, les rumeurs, les conflits, les douleurs physiques et morales. Il y a le calme quand on a cessé de se morfondre ou de ruminer, quand on a cessé d’avoir peur ou de pleurer. Il y a un soupir de soulagement lorsque la gorge s’est dénouée. Il y a le dos qui se détend et l’indulgence envers soi qui redevient loi quand on a fait le bon choix, quand la compassion a soigné. 

Il y a la surprise agréable qui nous rajeunit, la croyance que la vie fait du sens qui se rebâtit avec la tendresse et l’amour gratuit. Il y a ce moment tranquille où l’on prend le thé et que l’on réalise que les oiseaux chantent autour de soi, qu’ils ont toujours été là, mais que depuis si longtemps on ne les voyait pas.

Il y a la bienveillance, quand on se pardonne d’avoir oublié de se protéger, d’avoir eu tant mal, d’avoir été abusé, martyrisé. Il y a la profonde conviction que tout n’est pas perdu quand on a chaviré à presque avoir coulé et que l’on est bien rescapé.

Il y a un baiser sur la joue, une main tendue qui ne veut pas vous vider les poches, mais simplement serrer la vôtre. Il y a la révolte, les barreaux qui sautent et l’espoir que le monde ne va pas s’effondrer pour que les plus odieux soient récompensés.

Il y a les souvenirs d’enfance même si on a perdu ses proches. Il y a des larmes de joie quand on réalise qu’un ami en est un vrai. Il faut donner, donner et prendre, car rien n’est éternel et rien ne fait plus sens si ce n’est que souffrance et errance. 

Il y a la mauvaise foi qui détruit l’estime de soi et ces voyages par la pensée qui peuvent éloigner de la tristesse d’avoir été oublié. Il y a ces voyages pour rencontrer une partie de soi, ailleurs où l’on peut à nouveau et encore s’émerveiller, croiser des regards étrangers et simplement connecter.

On vous a oubliés ? Vous avez oublié? On s’est oublié?

On oublie ceux qui nous ont tant aimés, que nous avons tant aimés, cela peut arriver. On s’oublie quand on se donne en oubliant que les plus forts ne sont pas toujours les plus vrais et que lesdits fragiles sont parfois des passionnés, des présences conscientes que l’être humain n’est pas parfait, mais qu’il faut encore et toujours aimer.

Respirer, aimer et ne surtout pas oublier, car «tout le temps perdu ne se rattrape plus» et le temps à venir n’est jamais garanti.

Retrouvez ce magnifique texte publié le 05/07/2016 par Hella Ahmed, parmi d’autres textes exquis, dans son livre Déconnectés? Respirez, paru le 21/06/2021 

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