
(Par Hella Ahmed) Je pense que l’on cherche à faire le vide pour se délivrer de ce qui nous habite, qui n’est que le reflet de notre existence, les émanations de sa constance. Appréhender l’expérience du vide dans l’accueil plutôt que la fuite fait toute la différence. L’incertitude, la frustration et la colère définissent cette peur, elles l’entretiennent. Incertains quant à demain, soucieux de nos besoins à combler et de nos désirs, incapables d’éteindre le ressentiment, d’évincer le souvenir du raté, de changer rapidement ce qui nous empêche d’avancer pour gagner sur la vie, nous y allons à la défensive ou dans un abandon factice.
La peur
« Les larmes de joie sont comme la pluie, elles font partir la poussière, elles arrosent les fleurs du cœur. Si vous secouez la peur et la colère, ne vous étonnez pas qu’un volcan se réveille, la souffrance est toujours en veille ».
Ahmed, Hella « Notre besoin de reconnaissance est profondément humain », 2023.
Lorsque l’on projette de se jeter à tout prix dans ce vide mentalement, sans comprendre la teneur de notre besoin ou de notre intention, pensant nous délivrer de nous-mêmes, c’est dans une solitude douloureuse qui est celle d’un cheminement laborieux qui peut nous mener à faire des rencontres loin de nous être bénéfiques.
Devant l’incapacité de connaître ce bonheur que vaincre nos tensions nous promet, nous avons parfois des attentes irréalistes vis-à-vis de cet autre qui dit pouvoir nous sauver de nous-mêmes en nous apportant un savoir insondable, en nous laissant baigner dans son aura bénie, ou on nous prescrivant un cocktail de chimies intarissable. Passer par là, souffrir encore et encore, tomber, se relever, perdre quelques années et peut-être sa crédibilité, quelles pénibles péripéties à idéalement éviter!
La chance, j’ai pensé longtemps que nous faisions notre chance, avec nos efforts et notre détermination, mais la vie n’est pas aussi simple et la recette n’est ni secrète ni notre composition, les alliances sont l’ingrédient principal loin d’être secret, et ce qui les rend possible est à la base ces autres alliances avec lesquelles nous venons au monde, qui nous sont offertes à l’enfance et durant la jeunesse, et par accident agréable plus tard lorsque nous cheminons à la dure, solitaires et apprenants.
Le Coach du bien-être
« Notre besoin de consolation est naturel et universel, nous avons besoin de l’autre au milieu de l’hypocrisie mondaine »
Ahmed, Hella « Notre besoin de reconnaissance est profondément humain », 2023.
Comment prévenir sans infantiliser, comment encadrer sans mettre tout le monde dans le même paquet? Je pense bien que l’intelligence et la sagesse se remarquent et si certains refusent d’endosser la vérité en reconnaissant la compétence et son importance, c’est parce que des opinions personnelles et parfois les intérêts de l’avidité s’avèrent être des choix premiers. On voit bien des gens qui reviennent des enfers être célébrés pour leur courage et leur persévérance donner des conférences, écrire des livres et enseigner dans des UNIVERSITÉS . Ils passent cependant par des sélections qui portent des bénéfices et des symboles, aident à conforter des cultures et veillent à la pérennité de certains réseaux qui ne sont pas toujours aussi inclusifs qu’ils ne le prétendent.
Aussi, nous pouvons objectivement observer le « favoritisme de clique » comme une réalité qui est notamment celle d’un certain élitisme au sein des minorités qui échappent à la stigmatisation et au racisme. Le mérite consacré aux yeux du public est quasiment toujours une question d’alliance et de favoritisme, car ils sont peu nombreux ceux qui iront se battre pour mettre en valeur un message singulier porté par une personne qui leur est étrangère, par conviction, admiration, souhait d’enrichir la société et don de soi. C’est plus rentable et facile de transférer (ou subtiliser pour fourguer) le savoir et de miser sur ses contacts pour soi-même se propulser tout en promouvant son réseau personnel ou très proche.
Des systèmes imparfaits
Le système ne sera jamais parfait et le critiquer fait partie de notre humanité, car sinon nous serions des moutons. Aussi, lire que tous les « Coachs de vie » sont dangereux et que la psychanalyse, qui pourtant inspire nombreux parmi eux, aux mains des psychologues est la seule voie, c’est tellement ignorant de ce qui existe dans le monde comme approches en thérapie et recherches en santé mentale. C’est même inquiétant de penser qu’une telle opinion peut être mise de l’avant Généraliser, c’est bête. La dérive n’est pas une fatalité, elle est le risque de toutes les disciplines, la santé psychologique et physique n’y échappent pas non plus, c’est la vie.
De nombreux thérapeutes intègres qui ont le bien-être de leurs clients à cœur ont suivi des formations qui les qualifient à accompagner en relation d’aide ou en soutien psychologique selon les besoins spécifiques et les croyances de choix des demandeurs de services. J’ai visionné beaucoup de documentaires avec des interventions dont je n’aurai pas imaginé l’existence qui faisaient visiblement du bien aux personnes qui les choisissaient volontairement. Le monde du soin et du coaching est vaste, et je crois qu’il est fondamentalement plus beau que laid. Aussi, beaucoup d’intervenants de profession font du bon travail sans diplômes supérieurs et des pairs aidants, des bénévoles, sont des perles sans diplômes.
La méditation
La méditation qui nous enseigne à faire le vide ne nous fait pas la promesse d’une délivrance au-delà des sens et de la mémoire, elle nous amène, je pense, dans cet espace où l’on s’observe dans le détachement. Nous faisons face à nous-mêmes sans les problèmes matériels et les passions qui dévorent. Et puis, nous repartons un peu plus apaisés jusqu’à à nouveau avoir besoin d’un calme renouvelé en méditation ou lors d’activités qui font du ressourcement l’ambiance prioritaire.
Méditer mécaniquement fut pour moi une agonie que j’ai refusée durant des formations que j’ai pu suivre, je quittais au moment fatidique à la fin de la session. Respirer au même rythme que les autres, rejoindre un imaginaire collectif était un supplice. J’avais besoin de liberté et de me laisser porter par l’inspiration. La musique était la solution, un parfum de nature ambiant, un lumière douce dans le respect de mon hyper sensibilité sensorielle, et un petit cercle discret. La quiétude et la fin du jugement m’ouvraient la porte d’un monde de contemplation sans souffrance : exister sans chaînes, sans directives, sans attentes.
Exister léger et se sentir entier
Une méditation réussie fut pour moi un point de non-retour, car l’on ne peut désapprendre ce que l’on a appris ou retourner en arrière alors que l’on s’est élevé, même si une souffrance peut à nouveau nous visiter pour nous troubler négativement et tout déranger dans notre existence.Tout était relatif et inclusif, rien ne pouvait faire de l’opinion une victoire ou un échec. La juste mesure était la seule vibration. La peur avait connu sa fin, car la pensée ne la portait pas, le corps ne pouvait réagir à l’inquiétude que la neutralité dans la lucidité, pourtant fébrile, avait dissipée.
Se rencontrer soi-même
« La paix nous apporte la joie et nous ne sommes pas obligés de mener toutes les batailles. L’indépendance financière devrait être la première priorité de chaque femme qui veut vivre en paix. C’est notre âme qui nous nourrit lorsque l’on se donne le droit de ne pas toujours dire oui et de protéger notre territoire existentiel »
Ahmed, Hella « Notre besoin de reconnaissance est profondément humain », 2023.
Lorsque l’on accepte vraiment de se retrouver avec soi-même, c’est comme si l’on acceptait pour un moment de tout perdre, de se détacher du matériel et du passé, dans un moment plein et vide à la fois. Plongé dans le présent radical, seul dans le temps, libre de tout comme si c’était la fin, l’être est tout est plus rien à la fois. On comprend que nous sommes de passage bien qu’éternels, nous ouvrons la porte d’une tranquillité singulière lors de ce retrait. Le temps de se consoler, on oublie qu’il nous faudra revenir. Notre besoin de consolation est le revers de notre crainte du vide.
Durant mes retrouvailles avec moi-même en méditation, j’ai compris que les pensées qui me traversaient étaient neutres et pourtant très constructives pour ne pas dire positives, elles n’étaient de ce fait que des solutions sans omissions. Les pensées qui me traversaient dans cet état de conscience n’étaient pas vraiment les miennes ou que les miennes, mais celles du monde dont je faisais partie, elles venaient de ce Un et de ce moi qui en faisait partie.
La découverte d’un moment
Notre environnement nous tient comme un écrin qui nous prend pour un rien à casser ou un diamond à chérir et à protéger. Lorsque l’on nous dit qu’il faut changer de regard pour voir le positif au lieu du négatif et de ressentir de la gratitude, je n’y comprends rien. Je conçois qu’il s’agit de plutôt aiguiser notre regard pour « être en accord avec soi dans ses choix » et se délivrer de l’emprise des pressions qui nous font du mal et parfois nous emprisonnent jusqu’à nous faire perdre espoir. La vie est plus belle quand on est fière et rebelle, résolue à vivre notre ambition légitime jusqu’au bout et à rire en le faisant.
Hella Ahmed 2023 © All rights reserved – Find my books on Amazon
Copyright © Hella Ahmed

