Le syndrome de copycat et ses dérapages (2)

(Par Hella Ahmed) Je pense qu’il faut situer d’abord le problème avant de vous expliquer ce que j’ai pu endurer qui se poursuit encore d’ailleurs, car les gens n’ont plus honte de s’afficher en tant que copycat stalker, il semble au contraire qu’ils y trouvent du plaisir et une certaine fierté, comme si nous vivions dans la jungle et que le cannibalisme soit à la mode: se nourrir de concurrents plus intelligents serait le symbole d’une puissance ou intelligence stratégique s’évertuant à remettre en ordre un élitisme heurté par des compétences ayant osé s’exprimer avec vigueur.

Qui sont ces grands meilleurs?

Ces capacités exceptionnelles sont non tolérées dans la sphère de l’intellectuel par des jaloux et des envieux, par des cliques de snobs notamment, avec d’un côté ceux qui ont une mentalité colonialiste qui se laisse deviner, et de l’autre une mentalité de consacrés en tant que membres des élites des minorités qui tiennent à leurs statuts de supérieurs aux inférieurs aux grands supérieurs qui trient. Parmi ces assoiffés de pouvoir, vous trouverez des gens au pouvoir, dans les médias, en éducation, en affaires et dans le divertissement. Ils se prétendent savants, soignants, féministes ou même sauveurs de l’humanité.

C’est un problème qui n’existe cependant pas uniquement parmi les professionnels s’adonnant au parasitisme, mais également dans la sphère privée de monsieur et madame tout le monde, sous une forme moins spectaculaire, mais tout autant démoralisante et irritante pour ceux qui doivent composer avec un acharnement pervers les prenant pour cibles. Pervers, car être obligé de se trouver d’une certaine façon en relation avec une personne qui ne vous intéresse pas et transgresse vos limites, car elle souhaite tout simplement avoir de l’attention, beaucoup d’attention, en passant par vous, est tout à fait pervers et dérangeant à tous les niveaux.

La jeunesse

Les jeunes tiennent à leur singularité qui confirme leur individualité et cela devient très important lorsqu’ils commencent à marquer leur identité qui se cherche lors d’une évolution physique naturelle et la maturation psychologique qui l’accompagne en général (des retards de développement existent ainsi que des particularités neurobiologiques). Nous constatons des mouvements de groupes parmi les jeunes qui se partagent les mêmes looks, activités, secrets de popularité, bonnes actions et malheureusement parfois aussi de mauvaises actions pensées et adoptées en gang, quand il existe de l’agressivité ou de l’hostilité normalisées dans un environnement social, soit des atmosphères malsaines et des influences peu recommandables qui se communiquent, avec foi aveugle dans des cas.

Cette uniformité représente une autre dimension de la différenciation étayée par le sentiment d’appartenance, celui qui confirme une certaine originalité confortée par le groupe. Le clan rassure face au monde et protège contre l’évaporation d’un soi unique, composante notamment d’un « soi collectif » qui porte ce « soi individuel » se laissant exister dans le groupe. Il est ainsi moins ressenti, grâce au collectif singulier du petit groupe soudé, ce danger face à l’extériorité et la virtualité qui peut rendre si insécure de nos jours, étant cette grande ouverture sans fin, bouche béante qui peut nous avaler comme une poussière dans ce tout plus important que soi, plus imposant, transformant le particulier en couleur délavée, âme aspirée qui nourrit l’Autre pour le rendre encore plus puissant.

Je constate cependant, bien objectivement, que les jeunes sont beaucoup plus alertes que nous ne pouvons le penser dans une panique face aux excès du numérique. Ils se sont adaptés et prennent de plus en plus leurs distances pour être en sécurité physiquement et psychologiquement. Ils grandissent avec cette nouvelle façon de voir le monde, cette fenêtre qu’est un écran qui donne sur un univers retouché et dévoilé dans aussi bien son intimité réelle que ses fantasmes qui se racontent de toutes les manières, qui se jouent et se métabolisent sous le regard du monde branché. Bien entendu, il y a des victimes, et c’est plus que navrant, toujours plus qu’il n’en faut. Les mesures de préventions sincères qui rejoignent réellement les jeunes sont importantes, malheureusement des crapules peuvent aussi se faire passer pour des entités de bonne foi afin d’influencer négativement tout en se prétendant vouloir sauver l’humanité des mauvaises influences.

Jalousie et féminin

J’ai reçu des témoignages de femmes qui me rapportaient un scénario assez semblable: une femme qui désire quasiment voler la peau, soit l’essence et l’existence, d’une autre femme sur laquelle elle s’est fixée de façon maladive. Devenir une copie de l’autre jusqu’à la remplacer dans le monde et auprès des vivants, une envie qui n’en finissait pas, caractérisée par l’imitation excessive des gestes, des activités, des accoutrements vestimentaires et des partages sur les médias sociaux. Des traques notamment, pour se retrouver aux mêmes endroits, espionner les habitudes, allées et venues ainsi que les contacts sociaux.

Les femmes qui me contactent veulent en général des conseils, mais je ne peux évidemment me prononcer spécifiquement sur les copycat stalker qui s’obsèdent sur elles quant aux raisons de fond de leurs fixations et les motivations précises qui les guident, ne les connaissant pas. J’ai par contre quelques conseils judicieux d’analyste du comportement et de thérapeute compilés dans mon essai qui traite en profondeur de ce sujet. Ils aident à orienter et à apaiser les personnes qui subissent ces acharnements au plan personnel et au niveau professionnel. En général, les femmes qui ont témoigné subissaient et subissent l’intrusion et l’imitation compulsive d’une amie, de l’ex conjointe ou copine du partenaire, d’une voisine, d’une collègue au travail ou d’une “concurrente” qui leur est totalement étrangère. L’utilisation des médias sociaux pour traquer est également un point commun qui est ressorti et j’ai pu moi-même constater ces ravageuses petites guerres sur les comptes de médias sociaux de ces personnes qui avaient ressenti le besoin de m’en parler pour avoir l’aide d’une professionnelle, experte en la matière.

Le comportement de copycat stalker que je décortique dans mon livre Comment les manipulateurs frappent? et sur lequel je reviens dans mon livre Profils d’ombres et de lumières, dans le chapitre Les fixations maladives, est de plus en plus connu. Beaucoup de cas ont été documentés et discutés dans les médias, ils démontrent un comportement obsessionnel malsain et potentiellement dangereux. Le vol de contenu ou sa duplication, et la contrefaçon par le vol d’idées, sont les situations qui reviennent le plus dans les récits et les entrevues que les victimes accordent en lien avec ce fléau professionnel à des reporters.

Mon témoignage

Pour ma part, j’ai subi la violence sournoise de plusieurs femmes qui de plus m’avaient franchement exprimé leur colère injustifiée vis-à-vis de ma personne qu’elle estimaient être la cause de leur mauvaise estime de soi et jalousie maladive. Étant plus jeune, j’ai été accusée par des femmes qui ne portaient pas une attention particulière à leur apparence physique et leurs accoutrements vestimentaires d’être une menace à leur féminité, m’expliquant avec une logique délirante que c’était à cause des jolies femmes comme moi que les hommes n’aimaient pas les vraies femmes comme elles. C’était incroyablement choquant d’être ainsi injustement ciblée par la haine de femmes qui avaient clairement certains complexes et qui avaient choisi de ne pas faire de sport, de ne pas porter de talons hauts ou de maquillage et d’en vouloir aux autres femmes qui le faisaient. C’était complètement absurde.

Elles avaient d’ailleurs une agressivité incontrôlable à mon égard et je devais être prudente pour ne pas risquer de me faire agresser même physiquement. Actuellement, professionnellement, comme cela se sait depuis quelques années, je suis l’obsession de quelques femmes qui réécrivent mes textes comme des hallucinées qui ont oublié que nous sommes 8 billions de personnes sur terre, et quand ce n’est pas réécrire, c’est commettre un texte sordide juché de pointes perverses avec comme idée de prouver qu’elles me sont supérieures, c’est assez pathétique. Deux psychanalystes d’origine française, en crise apparemment, sont incapables d’écrire sans se servir de mes écrits, en ne me citant pas bien entendu, pour se vanter d’avoir produit une chronique inutile ou un livre contrefaçon. L’une d’entre elles base carrément sa carrière d’auteure publiée sur le copier coller de mes textes, soit reprendre mes idées et raconter que ce sont ses « thèses ».

Le trouble

C’est troublant de savoir que vous obsédez une personne que vous ne connaissez pas et qui se pense en droit de vous arracher vos biens personnels pour se les approprier. Ce n’est absolument pas sain et il est bien triste de constater que ce comportement est endossé par les entourages de ces personnes mal intentionnées. Je ne peux non plus ne pas faire un lien avec le colonialisme, car ces personnes se pensent visiblement en droit de transgresser dans mon cas, mais pas avec d’autres personnes. Je constate que nul n’ira les critiquer, puisque le racisme fait un barrage cultuel à la liberté d’expression des personnes qui ne sont pas supposées penser, être intellectuelles ou maîtriser la langue française mieux que leurs proclamés et auto-proclamés supérieurs. Qu’ils sachent que je n’ai pas de supérieurs et que jamais je ne me laisserai faire.

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